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  Lire et traduire un texte en latin
La séquence en latin



Source : http://www2.educnet.education.fr/sections/lettres/pratiques5675/ticlaclg/lacol4/batir_une_sequence ; ensemble intégralement remanié.

 

Apprendre à traduire

 

L'approche progressive de l'activité de traduction autonome

Avant-propos : Les méthodes que nous donnons ici ne s’appliquent pas à une classe plutôt qu’un autres : ce choix se fera en fonction de la difficulté du texte, de son genre, de la longueur. Il est possible de faire traduire un très court texte authentique simple dès le 1er ou le 2ème texte étudié en 5ème en latin, mais dès

que le texte est plus long, il est nécessaire que l’élève sache l’aborder sereinement, en partant à la recherche de son sens, dans une démarche herméneutique progressive au long de la scolarité : savoir, d’une part, aborde sereinement un texte, ce qui se fera  par l’apprentissage de la lecture d’un texte « nu », c’est-à-dire sans paratexte, et savoir élaborer, d’autre part, sa propre traduction par l’imitation de traductions élaborées et leur confrontation avec une traduction personnelle.

A refaire

En latin, au cycle central, "la traduction et l'exercice de version sont des formes et des prolongements parmi d'autres de la lecture".

Pour apprendre à traduire personnellement, il faut apprendre à utiliser la traduction des textes pour accéder au sens des textes grecs ou latins.

" Dans ce contexte, les élèves ont parfois à utiliser de manière plus méthodique une traduction française pour accéder au latin."

Les trois années de collège permettent un apprentissage très progressif de la traduction personnelle ; on attend des élèves qu'ils deviennent autonomes au cours de la troisième sur un texte court placé dans son contexte.

"En 3ème, la lecture des textes reste au centre de l'apprentissage. L'activité de traduction s'appuie sur l'activité de lecture et la complète. Par étapes, les élèves acquièrent les compétences nécessaires à l'élaboration d'une traduction personnelle orale ou écrite. L'accent est donc porté sur leur autonomie plus grande dans la pratique de la traduction."

A-    SAVOIR LIRE UN TEXTE POUR ELABORER DES HYPOTHESES DE LECTURE

L'apprentissage de la lecture doit développer des réflexes de questionnement par étapes :

a) prendre toutes les observations possibles à partir du support qui est fourni, avant de lire le texte : titre, introduction, disposition du texte (pour le genre littéraire), titre, datation du texte. Être ainsi capable de préciser le thème du texte et sa situation dans la littérature latine, par rapport à d’autres textes étudiés, éventuellement ses similitudes avec d’autres textes.

b) s’attacher, pendant la lecture, à ce que l’on connaît : par leur ressemblance avec le français, par leur apprentissage, un bon nombre de mots connus doivent être repérés et utilisés comme des bornes, voire des phares : éclairant un texte jusque là inconnu, incompréhensible, ils sont l’éminence textuelle à laquelle se raccrocher. Repérer aussi les noms propres et les verbes, surtout ceux d’action.

c) en fin de lecture, des hypothèses peuvent être faites : les mots reconnus appartiennent peut-être à un champ lexical commun ; à tout le moins ils donnent du sens au texte incompris ; les noms propres permettent de constituer le schéma actantiel de cette histoire, ou plus modestement la liste des protagonistes ; les verbes d’action permettent de cerner ce qui se joue dans le texte. Car la question est là : que signifie ce texte, qui a nécessairement un sens ? Que ces 3 démarches se fassent avec ou sans questionnaire pour guider la lecture, elles doivent cependant nécessairement accompagner la découverte d’un texte et sa lecture ; cette habitude, prise par les élèves, sera le marchepied sûr vers la traduction. Par ailleurs, n’oublions pas qu’il est souvent intéressant d’inverser, de temps en temps, la démarche, par rapport à notre habitude de donner des questionnaires sur le texte (ainsi qu’on le trouve dans tous les manuels) : donner le texte « brut », c’est-à-dire sans aucun paratexte, et le lire une, deux fois, puis demander aux élèves d’établir le paratexte du texte, à la manière de ce qu’on l’on pourrait avoir dans un texte de théâtre :

1. liste des personnages et relations entre eux

2. didascalie initiale présentant le lieu, l’époque et l’action.

 

Dans la première partie des questions sur le texte suivant (qui reprend un exercice proposé par Anne Armand), on trouvera ainsi formulés les  points essentiels en trois rubriques :

1.       Le genre littéraire auquel appartient le texte et l’époque à laquelle il se déroule

2.       Les personnages

3.       Le lieu

L’histoire de Dominus Ieremias Piscator

Partie 1

Olim erat rana nomine

Dominus Ieremias Piscator ;

domum quandam parvam et

umidam, ad stagni marginem

inter ranunculos sitam,

habitabat.

 

Partie 2

Aqua in carnario atque

in vestibulo posteriore ubique

aspersa erat.

Sed Dominus Ieremias

pedes umidos habere

amabat ; nemo unquam eum

objurgabat, nec

perfrigescebat unquam.

 

Partie 3

Aliquantum gaudebat

cum prospiciens imbris

guttas magnas se stagno

aspergentes vidit.

 

I-                    Les hypothèses de sens (partie 1)

1. Comment traduisez-vous la formule initiale de ce texte : olim erat (l.1) ? Par conséquent, de quel genre littéraire s’agit-il ?

2. Comment pouvez-vous traduire : rana (l.1), sachant qu’il a donné rainette en français ? Par conséquent, quels sont les acteurs de cette histoire ?

3.a) Quel est le sens de habitabat (l.6) ?

b)  Où vit Ieremias ?

4. A partir de la question 3, indiquez :

§     comment est la maison

§     où est la maison, en rapprochant les mots latins des mots français suivants :

ad stagni (l.4) / un eau stagnante

marginem (l.4) / la margelle d’un puits

inter ranunculos sitam (l.5) / rainette

II-                  Se servir d’un dictionnaire (partie 2)

5. Quels sont les mots répétés d’un texte à l’autre ?

6. La partie 1 constituait la situation initiale de l’histoire ; la partie 2 va donc constituer …………………………

………………………… Relevez le premier mot de la partie, traduisez-le, puis formulez une hypothèse de lecture : ………………………………… = ………………………………… ; ……………………………………………………………

Relevez un mot qui se rapporte à la maison. Confirme-t-il ou infirme-t-il votre hypothèse de lecture ?

7. Pour traduire le groupe nominal in carnario, vous aurez besoin de chercher dans le dictionnaire les différents sens de ce mot :

·                     ……………………………………………………………………………………………………………………………

·                     ……………………………………………………………………………………………………………………………

·                     ……………………………………………………………………………………………………………………………

·                     ……………………………………………………………………………………………………………………………

8. Quel sens choisis-tu finalement ? Pourquoi ?

 

III-                Passer de la traduction française à la lecture du texte latin (partie 3)

9. A l’aide du dictionnaire, traduis les groupes de mots suivants, puis propose une traduction plus élaborée de ce passage.

Aliquantum gaudebat                                        Il…………………………………………

cum prospiciens                                                 lorsque regardant devant lui           

imbris guttas magnas                                         ……………………………………………

se stagno aspergentes                                       se répandant dans l’étang

vidit                                                                       ………………………………

 

IV-                L’expression du lieu en latin

Habitabat domum

inter ranunculos

ad stagni marginem

in carnario / in vestibulo posteriore

stagno

Deux constructions :

§     l’accusatif, pour le lieu où l’on va (mouvement)

§     l’ablatif pour le lieu où l’on est (sans mouvement)

Trois prépositions :

§     inter + accusatif ex :

§     ad + accusatif

§     in + acusatif

Un construction sans préposition :

Ex : stagno

Un cas particulier : domus

Ex : Habitabat domum

 

 

Voici une autre présentation, présentée de manière plus systématique,  de cet apprentissage dans la construction des compétences de lecteur, qui concerne autant les élèves du collège que ceux du lycée.


 

Méthode (d’après Anne Armand : La Didactique des langues Anciennes)

Aborder un texte

Ce qu’il ne faut pas faire

- se précipiter sur un dictionnaire,

- chercher le vocabulaire avant de traduire,

- s’appesantir sur une difficulté,

- deviner au lieu d’analyser,

- analyser en bouleversant l’ordre du texte.

Ce qu’il faut faire

1.      Lecture balayage de la globalité du texte :

·         repérage du vocabulaire grâce :

Ø  à la ressemblance avec le vocabulaire français

Ø  à la logique du propos

Ø  aux mots connus

·         d’après le lexique reconnu, précisez le propos et le type de texte attendus, en indiquant de quoi il est question, qui sont les acteurs du texte, l’action se passe et comment,…

B-         Lire en repérant et en marquant les mots clefs :

verbes  (les souligner en rouge) et sujet (les souligner en bleu), propositions subordonnées (entourer le pronom relatif ou la conjonction de subordination, mettre entre crochets la subordonnée) particules, conjonctions, relatifs,.

3. Relire le texte phrase par phrase ; relier entre eux les mots qui appartiennent à un même groupe de mots. A la fin de chaque phrase, formuler ce qu’elle apporte dans l’histoire et les attentes que l’on a par rapport à la suite du texte.

4. Traduire en suivant le plus possible l’ordre du texte, groupe de mots par groupe de mots, en cherchant au fur et à mesure les mots inconnus ou mal connus dans le dictionnaire.

5. II faut se résumer à soi-même le sens de la phrase, la relier dans son esprit à la phrase précédente et ne la traduire en français littéraire qu’après ce travail intérieur.

Un exemple

Non ita multis ante annis aiunt T. Caelium quemdam, hominem non obscu­rum, cum cenatus cubitum in idem conclave cum duobus adulescentibus filiis iisset, inventum esse jugulatum.

C-         Lecture balayage

Qui ? Lexique de la personne et des relations familiales ; quand ? il y a quelques années  + cenatus < cena ; quoi ? jugulatum = étranglé // jugulaire

2. Repérages

- cum + subjonctif ;

- 2  verbes à un mode conjugué ;

- un ensemble verbal à l’infinitif.

Non ita multis ante annis aiunt [T. Caelium quemdam, hominem non obscu­rum, [cum cenatus cubitum in idem conclave cum duobus adulescentibus filiis iisset], inventum esse jugulatum.]

D-         Analyse rapide

On peut utiliser un code personnel ; par exemple, encadrer les verbes, souligner d’un trait les conjonctions, de deux traits les participes ou infinitifs…

Groupe 1 : non ita multis annis c’est l’indice de temps attendu au début d’un histoire (complément circonstanciel)

Groupe 2 : aiunt sans sujet : verbe de déclaration => + proposition infinitive : « on raconte » + une anecdote, donc les lieux et le personnage sont précisés au début.

Groupe 3 : T. Caelium quemdam, hominem non obscurum […] inventum esse jugulatum : c’est la proposition infinitive : le sujet est à l’accusatif, le verbe à l’infinitif

Groupe 4 : cum cenatus cubitum in  idem conclave cum duobus adulescentibus filiis iisset

4 groupes nominaux :

-          cenatus

-          cubitum

-          in  idem conclave (marque le lieu)

-          cum duobus adulescentibus filiis

On peut surmonter d’un point d’interrogation pour les repérer les termes ou expressions qui pourraient a priori avoir un rôle dans la structure de la phrase.

4. Résumé du sens

Reprendre l’ensemble groupe de mots par goupe de mots et rechecher dans le dictionnaire les mots qui posent problème

Ex :  Cubitum peut présenter une difficulté ; le dictionnaire propose 3 pistes :

a) supin de cubo,

b) cubitum, i, le coude,

c) cubitus, us, action d’être couché

On peut songer aussi au participe passé passif de cubo mais le bon réflexe rappelle l’exemple type eo lusum : iisset cubitum = il était allé se coucher.

5. Traduction définitive

II y a quelques années, dit-on, un certain Titus Caelius, un homme connu, avait été trouvé assassiné alors qu’après avoir dîné, il était allé se coucher dans le même appartement que ses deux fils, deux jeunes gens.

B-Utiliser des traductions pour apprendre à traduire  (modifié)

L’usage de textes traduits permet toute une gamme d’exercices de traduction.

Première compétence : Faire correspondre texte et traduction

*       Ponctuer un texte

-          En classe de 5ème, on proposera aux élèves un texte en prose non ponctué, que le professeur lira ; les élèves devront placer deux barres horizontales à la fin des phrases, et une barre au début et à la fin d’un segment de phrase isolé.

-          En classe de 4ème, on proposera aux élèves un texte en prose non ponctué, qu’ils devront lire eux-mêmes, dans un premier temps. On demandera ensuite à plusieurs élèves de lire leur version ponctuée du texte, ce qui donnera lieu à une confrontation des différentes versions et à l’explication des différents découpages. Enfin, le professeur lira le texte pour lui donner un mouvement approprié.

-          En classe de 3ème, on proposera un texte versifié, que les élèves devront ponctuer.

Cette attention portée à la segmentation du texte et de la phrase, ce questionnement sur la place des mots et les différentes propositions facilitera la traduction par la suite.

 

*       Reconstituer la segmentation d’un texte

Dans le même ordre d’idée que pour la ponctuation du texte, on peut demander aux élèves, avant ou après la traduction, de réécrire, ou mieux, pour cet exercice, de taper à l’ordinateur un texte donné, en respectant la segmentation des phrases et en utilisant le décrochement. Par exemple, pour une phrase contenant une relative, l’élève écrira la phrase sans la relative, puis il la rajoutera à la ligne suivant, en laissant à la ligne précédente l’espace correspondant au texte de la relative.

On peut alors demander aux élèves de relire la phrase minimale ainsi obtenue, de la traduire, puis d’ajouter les éléments de la phrase complexe et de traduire finalement le texte en entier.
L’intérêt de cet exercice est que, par la recherche de la segmentation du texte, on amène les élèves à s’intéresser à ce qui est primordial pour le sens au sein de la phrase, puis on le sensibilise aux nuances que peuvent apporter une relative, un C.C.,…
Faire une dictée aux élèves en latin ou en grec les obligera aussi à retrouver la segmentation du texte, et prolongera cet exercice.

Reconstituer un texte  (Educnet)

a) On propose le texte grec ou latin segmenté par paragraphes ou par lignes à remettre en ordre à l'aide de la traduction. L’exercice suivant est particulièrement intéressant : il propose de remettre en ordre différentes phrases de l’Enéide concernant le bouclier d’Enée ; or, il est possible de mettre en parallèle la démarche par rapport au texte et la démarche par rapport à l’histoire narrée dans le texte. Ainsi, dans une séance de 4ème (voire de 5ème) que l’on aura intitulée : « mettre de l’ordre dans le texte latin et l’histoire romaine », on donnera aux élèves le texte latin en désordre du bouclier d’Enée, en leur demandant d’y mettre de l’ordre grâce à la traduction de leur manuel. Cela fait, c’est-à-dire après avoir mis de l’ordre dans le texte latin, on placera les différents moments donc il est question dans l’image du bouclier que nous avons fait figurer ci-dessous.

L’élève aura ainsi mis de l’ordre dans l’histoire romaine, grâce à cette présentation virgilienne ordonnée ; le haut-relief et le tableau de David rappelleront aux élèves des documents iconographiques qu’ils ont déjà vus en 5ème, mettant ainsi de l’ordre dans leur mémoire.

Autre activité possible : donner 5 illustrations correspondant aux 5 passages du bouclier, à l’image des 2 illustrations déjà présentes sur la feuille, et demander de les mettre sur le bouclier / de dessiner un bouclier complet à partir de ces illustrations.

 

 

Un exemple :  (Véronique Drujon, Collège Michel de l’Hospital - Académie de Clermont-Ferrand)

Le bouclier d'Enée

Aeneadae in ferrum pro libertate ruebant.

fecerat et viridi fetam Mavortis in antro

procubuisse lupam, geminos huic ubera circum

ludere pendentis pueros et lambere matrem

impavidos, illam tereti cervice reflexa

mulcere alternos et corpora fingere lingua.

Nec non Tarquinium eiectum Porsenna iubebat

accipere ingentique urbem obsidione premebat:

Nec procul hinc Romam et raptas sine more Sabinas

consessu caveae magnis circensibus actis

addiderat subitoque novum consurgere bellum

Romulidis Tatioque seni Curibusque severis.

Post idem inter se posito certamine reges

armati Iovis ante aram paterasque tenentes

stabant et caesa iungebant foedera porca.

(...)

Enéide, Virgile, livre VIII, vers 630-648

Replace les paragraphes du texte latin dans l’ordre :

- observe bien le texte latin et repère les mots que tu connais.

- utilise la traduction du texte (Manuel Latin 4°, Hatier , page 14)

b) On donne un titre français à chaque paragraphe et le texte grec ou latin en désordre ; dans le cas d’un texte plus long, on donne un résumé en français par paragraphe et le texte latin en désordre.

Un exemple :

Alesia

6 actions successives

6 phrases latines en désordre

1- César arrive

Utrimque clamore sublato, excipit rursus e vallo atque omnibus munitionibus clamor.

2- Les Gaulois le reconnaissent et engagent le combat.

 

Nostri, omissis pilis, gladiis rem gerunt.

3- Cris de guerre dans les deux camps.

Repente, post tergum, equitatus cernitur : cohortes aliae adpropinquabant.

4- Les Romains résistent.

Accelerat Caesar ut proelio intersit.

5- Les Gaulois sont pris à revers.

Hostes terga verterunt. Fugientibus equites occurrunt. Fit magna caedes.

6- Déroute des Gaulois.

Ejus adventu ex colore vestitus cognito, hostes proelium committunt.

 

- Replace les phrases du texte latin dans l’ordre.

- Aide-toi des 6 titres français.

 

Restituer un extrait déjà traduit et mémorisé (Educnet)
On propose le texte grec ou latin sous forme de texte à trous, ou le texte ancien seul, ou la traduction seule.

Retraduire progressivement un ensemble sous forme d'exercice "boule de neige". (Educnet)
C’est un exercice repris du vieux manuel de grec chez Scodel. Un exemple chez Musagora :

Traduis les phrases suivantes :

a  Ai0a/zw Dio/timon.

b  Ai0a/zw Dio/timon o3j ka/qhtai.

c Ai0a/zw Dio/timon o3j e0n pe/traisi ka/qhtai.

d Ai0a/zw Dio/timon bh=ta kai\ a1lfa le/gwn.

e Ai0a/zw Dio/timon Gargare/wn paisi\n bh=ta kai\ a1lfa le/gwn.

f Ai0a/zw Dio/timon o3j e0n pe/traisi ka/qhtai Gargare/wn paisi\n bh=ta kai\ a1lfa le/gwn.

 

Reprendre une traduction par groupes de mots
Le texte grec ou latin est donné en son entier, la traduction présentée de façon structurée, l'élève doit retrouver les éléments correspondants à chaque structure.

Premier exemple : le manuel Hellenistic

To_ d'a1stu au0to_ pe/tra e0sti_n e0n pedi/w? perioikoume/nh ku/klw?: e0pi_ de_ th?= pe/tra? to_ th=j 0Aqhna=j i9ero/n, o3 te a0rxai=oj new_j o9 th=j Polia/doj, e0n w?[ o9 a1sbestoj lu/xnoj, kai_ o9 Parqenw/n, o3n e0poi/hsen 0Ikti=noj, e0n w?[ to_ tou= Feidi/ou e1rgon e0lefa/ntinon, h9 0Aqhna=.

Strabon, Géographie, IX, 1, 16

1 Etude du texte

Traduction

Recopie ci-dessous en face de chaque morceau de phrase le texte grec correspondant.

La ville elle-même

 

est un rocher

 

au milieu d'une plaine

 

avec des habitations tout autour ;

 

et sur ce rocher

 

le sanctuaire d'Athéna,

 

avec l'antique temple *

 

de la déesse protectrice,

 

dans lequel (se trouve)

 

la lampe qui ne s'éteint jamais,

 

et le Parthénon,

 

qu'a conçu Ictinos,

 

dans lequel (se trouve)

 

l'oeuvre d'ivoire de Phidias,

 

l'Athéna.

 

 

Deuxième exemple : (Educnet)

 

L’Enéide, Virgile, II

 

 

 

À la demande de Didon, Énée accepte de raconter les derniers moments de Troie, malgré l’heure avancée et la douleur que provoque en lui cette évocation.

 

 

 

2, 10

Sed si tantus amor casus cognoscere nostros

et breviter Troiae supremum audire laborem,

quamquam animus meminisse horret, luctuque refugit,

incipiam.

 

 

 

 

« Mais,

puisque

ton désir

(est) si grand

de connaître nos malheurs

et d’entendre relater

l’ultime épreuve de Troie,

même si

mon esprit

se hérisse

à ces souvenirs

et recule devant la douleur,

je vais commencer. »

Voici une fiche méthodologique sur la manière de reprendre une traduction par groupes de mots (La Petite Odyssée pour Grands Débutants, III, 6 fiche C) :

- Évaluation orale -

reprise d’une traduction

par groupes de mots

                Nom :  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

                Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

                Classe :  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

                Date :   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Objectif : savoir reprendre la traduction d’un texte par groupes de mots.

I/ Présentation [7 points]

                               - Respect des règles de présentation                                                   .../1

                               - La voix est audible et articulée                                                                             .../1

                               - Bonne prononciation du grec                                                                                .../2

                               - La lecture est expressive et souligne bien le sens du texte                      .../1

                               - Le temps de parole est bien utilisé                                                     .../2

II/ Traduction [13 points]

                               - Les groupes choisis ne sont ni trop longs ni trop courts                             .../2

                               - Le choix des groupes est judicieux                                                      .../2

                               - Les groupes sont pris dans le bon ordre                                                           .../2

                               - La traduction est juste                                                                                             .../3

                               - L’élève se reprend seul en cas d’erreur                                                           .../2

                               - Il tire profit de l’aide apportée par le professeur                                          .../2

                                                                                              Note : ......./20

 


 

Deuxième compétence : Traduire des textes anciens à l'aide de traductions

Traduire un morceau simplifié du texte fourni avec sa traduction

Un exemple : (Véronique Drujon, Collège Michel de l’HospitalAcadémie de Clermont-Ferrand)

 

ARIADNE

Theseus in insula Dia tempestate retentus, cogitans si Ariadnen in patriam portasset, sibi opprobrium futurum, itaque in insula Dia dormientem reliquit ; quam Liber amans inde sibi in coniugium abduxit. 2. Theseus autem cum nauigaret oblitus est uela atra mutare, itaque Aegeus pater eius credens Theseum a Minotauro esse consumptum in mare se praecipitauit, ex quo Aegeum pelagus est dictum. 3. Ariadnes autem sororem Phaedram Theseus duxit in coniugium.

Hygini Augusti liberti fabulae, XLIII.

ARIANE.

Retenu dans l'île de Dia par une tempête, Thésée réfléchit que s'il amenait Ariane dans sa patrie, il en recevrait de l'opprobre, aussi la laissa-t-il, endormie, dans l'île de Dia ; épris d'elle,

Liber l'emmena de là pour l'épouser. 2. Thésée, en naviguant, oublia de changer ses voiles noires, aussi Égée, son père, croyant qu'il avait été dévoré par le Minotaure, se jeta-t-il dans la mer qui reçut de là le nom de mer Egée. 3. Thésée épousa par ailleurs Phèdre soeur d'Ariane.

Hygin, Fables, XLIII.

Traduction de Jean-Yves Boriaud, Les Belles Lettres, 1997

 

Traduis ces phrases simplifiées :

1- Theseus in insula Dia dormientem reliquit ; quam Liber amans inde sibi in coniugium

abduxit.

2- Theseus oblitus est uela atra mutare, itaque Aegeus pater eius in mare se praecipitauit.

3- Ariadnes sororem Phaedram Theseus duxit in coniugium.

 

*       Traduire une version simplifiée (un résumé) d’un texte (phrases minimales du texte latin ou grec) à l’aide d’une traduction orale.

Un exemple (Véronique Drujon, Collège Michel de l’Hospital- Académie de Clermont-Ferrand) :

 

Tunc Daedalus Minotauro Labyrinthum inextricabili exitu fecit, in quo est conclusus.

Minos re cognita Daedalum in custodiam conjecit.

At Pasiphae eum vinculis liberavit.

Itaque Daedalus pennas sibi et Icaro filio suo fecit et accomodavit, et inde avolarunt.

Icarus altius volans, a sole cera calefacta, decidit in mare.

Hygini Augusti liberti fabulae, XL, 3-4

 

Collectivement :

- hypothèses de lecture, compréhension et commentaire du texte

- traduction orale proposée par le professeur

 

Individuellement :

- traduction écrite du texte simplifié ci-dessous

Daedalus Minotauro Labyrinthum fecit.

Minos Daedalum in custodiam conjecit.

Pasiphae Daedalum liberavit.

Daedalus pennas sibi et Icaro filio suo fecit.

Icarus decidit in mare.

 

Utiliser des textes gigognes :

-          Soit deux texte anciens : on fournit par exemple un récit de Tite-Live et sa traduction, on donne à traduire un extrait de Lhomond.

-          Soit un texte ancien et un texte moderne contemporain : on voit beaucoup ce procédé dans le manuels à propos d’Esope ou Phèdre et la Fontaine ; ou bien Ménandre ou Plaute et Molière, mais ce rapprochement entre les textes ne saurait se limiter à cela : ce qui est en jeu ici est la mise en évidence d’une appropriation littéraire, je veux dire : de leur propre littérature, par les élèves. On peut ainsi proposer :

§  Ronsard reprenant un poème anacréontique (Amour poqué par une abeille)

§   Novalis reprenant le mythe d’Orion

 

Traduire de façon personnelle un extrait avec plusieurs traductions fournies

Un exemple (Michel Printz - Académie de Nancy-Metz – Bulletin des langues anciennes N° 7)

Les Confessions : un modèle antique

Lisez attentivement le texte suivant, puis répondez aux questions de manière complète :

 

    Certes votre loi, Seigneur, condamne le larcin, une loi gravée dans le cœur des hommes, et que leur iniquité même n'abolit pas. Quel voleur accepte qu'on le vole? Le riche n'admet pas l'excuse de l'indigence. Eh bien! moi, j'ai voulu voler, et j'ai volé sans que la misère m'y poussât, rien que par insuffisance et mépris du sentiment de justice, par excès d'iniquité. Car j'ai volé ce que je possédais en abondance et de meilleure sorte. Ce n'est pas de l'objet convoité par mon vol que je voulais jouir, mais du vol même et du péché.

…………………………………………………………

…………………………………………………………

…………………………………………………………

…………………………………………………………

…………………………………………………………

…………………………………………………………

…………………………………………………………

       Voilà mon cœur, ô Dieu, voilà mon cœur dont vous avez eu pitié au fond de l'abîme. Qu'il vous dise maintenant, ce cœur que voilà, ce qu'il cherchait dans cet abîme, pour faire le mal sans raison, sans autre raison de le faire que sa malice même. Malice honteuse, et je l'ai aimée; j'ai aimé ma propre perte; j'ai aimé ma chute; non l'objet qui me faisait choir, mais ma chute même, je l'ai aimée. O laideur de l'âme qui abandonnait votre soutien pour sa ruine, et ne convoitait dans l'infamie que l'infamie elle-même.

Furtum certe punit lex tua, domine, et lex scripta in cordibus hominum, quam ne ipsa quidem delet iniquitas: quis enim fur aequo animo furem patitur? Nec copiosus adactum inopia.

Et ego furtum facere volui, et feci, nulla conpulsus egestate, nisi penuria et fastidio iustitiae et sagina iniquitatis. Nam id furatus sum, quod mihi abundabat et multa melius; nec ea re volebam frui, quam furto appetebam, sed ipso furto et peccato.

Arbor erat pirus in vicinia nostrae vineae, pomis onusta, nec forma nec sapore inlecebrosis. Ad hanc excutiendam atque asportandam nequissimi adulescentuli perreximus nocte intempesta, quousque ludum de pestilentiae more in areis produxeramus, et abstulimus inde onera ingentia non ad nostras epulas, sed vel proicienda porcis, etiamsi aliquid inde comedimus, dum tamen fieret a nobis quod eo liberet, quo non liceret.

 

Ecce cor meum, deus, ecce cor meum, quod miseratus es in imo abyssi. Dicat tibi nunc ecce cor meum, quid ibi quaerebat, ut essem gratis malus et malitiae meae causa nulla esset nisi malitia.

 Foeda erat, et amavi eam ;  amavi perire, amavi defectum meum, non illud, ad quod deficiebam, sed defectum meum ipsum amavi, turpis anima et dissiliens a firmamento tuo in exterminium, non dedecore aliquid, sed dedecus appetens.

Saint Augustin (354-430), Les Confessions (397-401), Livre II, chapitre 4

Remarques :

a)                   Pour citer le texte, vous devez d’abord le citer en latin puis le traduire.

b)                   Les lignes données dans les questions correspondent à la numérotation du texte latin.

1)                Le narrateur et le destinataire :

a)                   Qui est, dans ce texte, le narrateur ? Justifiez votre réponse par des éléments précis.

b)                  A qui s’adresse le narrateur ? Relevez les éléments qui justifient votre réponse.

c)                   Pourquoi s’adresse-t-il à lui ?

2)                Lignes 1 à 9 :

a)                   Relevez, dans les lignes 1 à 9, les mots qui évoquent le vol et qui commencent tous par les mêmes lettres.

b)                  En vous aidant de la traduction, donnez la nature et la fonction du groupe « lex tua » (l.1).

3)                Les lignes 10 à 17 :

a)                   Dans la première phrase du passage qui n’est pas traduit, relevez le verbe conjugué, traduisez-le puis indiquez son mode et son temps, et enfin sa valeur.

b)                  Choisissez parmi les six traductions (annexe 1) celle que vous trouvez la meilleure. Justifiez votre choix par des éléments précis.

4)                La fin du texte (l.18-25) :

a)                   Quel est le champ lexical dominant dans les lignes 18 à 25 ?

b)                  Ce passage renvoie-t-il au moment du souvenir ou bien au moment de l’écriture ?

c)                   Que révèle-t-il donc sur la pensée de l’auteur ?

d)                  La réaction finale de saint Augustin vous paraît-elle exagérée ? Justifiez votre réponse.

5)                Questions d’ensemble :

a)                   A quel genre appartient ce texte ? Justifiez votre réponse de manière précise.

b)                  A partir des réponses précédentes, justifiez le titre de l’œuvre : les Confessions.

 

 

Annexe 1 :

Il y avait un poirier près de la vigne de mon père, dont les poires n'étaient ni fort belles à la vue, ni fort délicieuses au goût. Nous nous en allâmes une troupe de méchants enfants, après avoir joué ensemble jusqu'à minuit, comme ce désordre n'est que trop commun ; nous nous en allâmes, dis-je, secouer cet arbre pour emporter tout ce qu'il y avait de fruits. Et nous nous en revînmes tout chargés de poires, non pour les manger, mais seulement pour les prendre, quand on les eût dû jeter aux pourceaux, quoique nous en mangeâmes quelque peu, nous contentant du plaisir que nous trouvions à faire ce qui nous était défendu.

Traduction A.Derrez 1835, édit. France Loisirs 1995

Dans le voisinage de nos vignes était un poirier chargé de fruits qui n’avaient aucun attrait de saveur ou de beauté. Nous allâmes, une troupe de jeunes vauriens, secouer et dépouiller cet arbre, vers le milieu de la nuit, ayant prolongé nos jeux jusqu’à cette heure, selon notre détestable habitude, et nous en rapportâmes de grandes charges, non pour en faire régal, si toutefois nous y goûtâmes, mais ne fût-ce que pour les jeter aux pourceaux : simple plaisir de faire ce qui était défendu.

Traduction Poujoulat-Raulx, 1864-1873

Il y avait dans le voisinage de notre vigne un poirier chargé de fruits qui n'avaient rien de tentant, ni la beauté ni la saveur. En pleine nuit (selon notre exécrable habitude nous avions prolongé jusque-là nos jeux sur les places), nous nous en allâmes, une bande garçons, secouer cet arbre et en emporter les fruits. Nous en fîmes un énorme butin, non pour nous en régaler, mais pour le jeter aux porcs. Sans doute nous en mangeâmes un peu, mais notre seul plaisir fut d'avoir commis un acte défendu.

Traduction J .Trabucco, GF-Flammarion 1964

Il y avait proche notre vigne un poirier chargé de fruits d'un aspect et d'un goût peu appétissants. Nous allâmes entre jeunes vauriens le secouer et le dépouiller en pleine nuit, après avoir selon notre malsaine habitude prolongé jusque-là nos jeux dans les carrefours ; nous emportâmes un lourd butin, non pas pour nous régaler, mais, voire, pour jeter aux cochons. Si nous en mangeâmes une portion, l'intéressant était de faire quelque chose de défendu qui, comme tel, nous plaisait.

Traduction Pierre Horay, Points Sagesse1982

Il y avait, proche de nos vignes, un poirier, chargé de fruits qui n’étaient alléchants ni par leur

apparence, ni par leur saveur. Entre jeunes vauriens, nous allâmes secouer et dépouiller cet arbre, par une nuit profonde - après avoir, selon une malsaine habitude, prolongé nos jeux sur les places – et nous en retirâmes d’énormes charges de fruits. Ce n’était pas pour nous en régaler, mais plutôt pour les jeter aux porcs : même si nous y avons goûté, l’important pour nous, c’était le plaisir que pouvait procurer un acte interdit.

Traduction Patrice Cambronne, La Pléiade 1998

Dans le voisinage de notre vigne se dressait un poirier chargé de fruits qui n'avaient aucun attrait de saveur ni de beauté. Nous allâmes, en une bande de jeunes vauriens, secouer et dépouiller cet arbre, vers le milieu de la nuit (nous avions prolongé nos jeux sur les places jusqu'à cette heure, selon notre détestable habitude). Nous en rapportâmes de grandes charges, non pour en faire régal, mais simplement pour les jeter aux pourceaux. Si nous en mangeâmes un peu, tout notre plaisir vint de ce que cela nous était défendu.

Traduction Mireille Ko, Hachette 2002

 

 

C- Varier les méthodes de travail

Graduer la difficulté :

- proposer la lecture d'un ensemble consistant et de sa traduction avec un court passage à traduire

- donner un paratexte plus ou moins développé

- fournir un questionnaire pour guider la lecture

- réviser (ou établir) un champ lexical spécifique avant de traduire

- lire et traduire un ensemble de textes du même genre (lettre, épigramme, recette) avant de proposer la traduction autonome d'un texte de genre identique

Varier le mode d'approche :

- traduire à l'oral ou à l'écrit

- traduire collectivement, en équipes, seul

- traduire un morceau d'un ensemble par équipes

 

Bâtir une séquence sur l'apprentissage de la méthode de la traduction autonome.

 

D- Apprendre à traduire de façon autonome

C'est apprendre à l'élève à mobiliser ses acquis : (voir la fiche d’après Anne Armand : « Aborder un texte »)

Conduire une lecture méthodique

avoir recours en premier lieu à sa mémoire :
ne pas recourir au dictionnaire (ou à un lexique) avant d'avoir terminé sa lecture ni même d'avoir proposé une traduction même partielle et hypothétique

Passer à l'analyse lorsqu'elle devient nécessaire. Elle n'est pas forcément première : par exemple, "conjux mea non potes esse" est compréhensible directement.
L'analyse est utile dans les cas où l'intuition ne donne pas immédiatement accès au sens, ou pour trouver une autre hypothèse quand l’hypothèse de départ ne donne rien.

se remémorer les structures attendues en fonction du type de texte, de l'auteur
par exemple la présence d'ablatifs absolus chez César, absence de l'auxiliaire esse chez Tite Live

savoir passer de l'identification juste en langue ancienne à la restitution juste en français :
par exemple en conjugaison, le mode subjonctif doit être identifié mais il ne se rendra pas forcément par un subjonctif et la concordance des temps au passé ne s'exercera pas en français.

prendre conscience de la différence des langues mais aussi de la différence culturelle, et de la différence des genres et des registres : on ne traduit pas de la même manière une phrase oratoire, une histoire drôle, une maxime, ou deux vers d'élégie ou une épigramme ou un graffiti sur un mur. On commence l'initiation au style propre à un auteur, une époque, un genre.et on fait ainsi comprendre qu'il n'y pas un latin ou un grec, mais divers états et niveaux de langue.

 

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